PASCAL BOURBON – « On est nés indépendants des partis politiques, on terminera indépendants

Pour les élections des Conseillers consulaires, la rédaction barcelonaise du Petitjournal.com est allée à la rencontre des candidats de la circonscription Aragon, Baléares et Catalogne. En ce lundi 12 mai, c’est au tour de Pascal Bourbon, numéro 1 sur la liste LIFE, la « Liste Indépendante des Français de l’Etranger ». Questions – réponses.
 
pascal bourbon barcelone(Photo DR)

Âgé de 49 ans, cet ancien diplomate, aujourd’hui entrepreneur–cofondateur du réseau Entreprendre Catalogne– et professeur d’université, vit à Barcelone depuis 1998 avec son épouse et ses 2 enfants. Pascal Bourbon revendique connaître parfaitement l’environnement consulaire et diplomatique, du fait de ses activités passées et présentes. Nommé en 2006 conseiller du commerce extérieur de la France, il présente une liste indépendante aux élections consulaires de mai prochain pour « offrir quelque chose de différent et répondre aux attentes de nos compatriotes« . Slogan de la campagne : « Autrement ». « Finalement on fait tout ça pour eux parce qu’on est comme eux« , explique le candidat.

Lepetitjournal.com : Pourquoi avez-vous décidé de proposer votre candidature auprès des Français de l’étranger dans la circonscription Aragon, Baléares et Catalogne ?
Pascal Bourbon : Quand j’ai vu que ces élections, qui pour moi sont des élections de proximité et dont le but est de participer à la vie de nos concitoyens Français de l’étranger en travaillant main dans la main avec le consulat, étaient en train de se politiser, avec des partis politiques qui présentaient des listes, ça m’a fait réagir. Moi je veux faire les choses autrement. Je veux présenter une liste indépendante de Français de l’étranger, constituée de personnes comme les gens qui vont voter pour nous.
Nous sommes donc une liste apolitique. Nous sommes donc des gens libres, compétents, reconnus et intégrés depuis très longtemps dans la communauté économique, sociale et associative en Espagne. C’est pour cela que je pense que l’on peut apporter quelque chose de différent par rapport à notre expérience, par rapport à notre neutralité, par rapport à notre indépendance pour prendre les bonnes décisions pour les Français de l’étranger, que ce soit en matière d’éducation, en matière sociale, administrative, concernant les retraites, les questions fiscales ou l’emploi, qui sont les points qui touchent plus particulièrement nos compatriotes installés ici.

Pourquoi estimez-vous que cette élection a un caractère particulièrement politique ?
Elle a un caractère politique dans la mesure où des partis politiques français se présentent, que ce soit de Droite ou de Gauche. Or historiquement, lorsqu’il s’est agi d’élire des délégués ou des conseillers à l’Assemblée des Français de l’Etranger (AFE), les partis politiques n’étaient pas présents. Il y avait des associations des Français de l’étranger mais pas de partis politiques. Cette fois-ci on voit une liste UMP, une liste PS et je trouve que ça ne correspond pas aux attentes des Français de l’étranger. Je pense que beaucoup d’entre eux ne souhaitent pas voir leurs problématiques de Français de l’étranger gérées par les partis politiques depuis Paris. Ils préfèrent avoir des Conseillers consulaires proches d’eux, indépendants, et qui seront à même de prendre les bonnes décisions pour eux sans idéologie et sans consignes des partis politiques. Je crois que notre offre est de faire les choses « autrement », et de manière plus juste, plus transparente et plus efficace pour nos compatriotes de la circonscription. Les partis politiques traditionnels représentent le passé, notre approche est nouvelle et pragmatique.
 
Quel est votre point de vue sur le rôle des Conseillers consulaires ? Comment l’imaginez-vous ?
Je pense qu’il s’agit de travailler de manière pragmatique, main dans la main avec nos compatriotes et les autorités françaises. Les Conseillers seront là pour aider le Consulat à prendre les bonnes décisions et également lui transmettre les préoccupations du terrain. Il s’agit donc d’un travail d’échange, de construction… Surtout pas d’opposition et de querelles d’un côté ou de l’autre, traditionnellement Droite/Gauche. C’est ce que veulent à tout prix éviter les Français de l’étranger, ils veulent être représentés par des Français de l’étranger comme eux, indépendants, et qui peuvent prendre des décisions dans leur propre intérêt.

Est-ce que vous pouvez nous présenter votre liste ?
La plupart des membres de la liste sont installés à Barcelone ou dans les environs, jusqu’à Castelldefels ou Sant Cugat. Nous avons une liste très homogène et formée par des gens impliqués dans la vie de la communauté française de la circonscription. J’ai souhaité réunir autour de moi des gens compétents, impliqués, et totalement indépendants, reconnus dans leurs professions et par leurs actions et intégrés dans la communauté économique sociale et associative.

Pour autant, est-ce que vos élus pourront représenter toute la circonscription ?
Dans la mesure où la relation principale se fera avec le Consulat basé à Barcelone, cela ne me paraît pas une mauvaise idée d’avoir plusieurs élus ici. De toutes façons, le ou les élus de notre liste auront une mission d’écoute de toute la circonscription, sur les autres listes où il y a des candidats de Saragosse ou d’autres villes, ces candidats ne sont pas en position éligible, ils ne seront vraisemblablement pas élus. En fait les gens qui seront élus vivent à Barcelone et devront faire un travail de relai afin d’évaluer les nécessités de tous les Français de la circonscription et les défendre auprès du Consulat général de France, à Barcelone.

Quel est votre programme ? Que proposez-vous aux Français d’Aragon, des Baléares et de Catalogne ?
Je n’aime pas le mot programme. C’est quelque chose qui est propre aux partis politiques, et comme nous nous sommes libres et indépendants, nous n’avons pas de programme, nous avons plutôt des réflexions, des actions, des valeurs et l’expérience, et nous nous sommes demandés qu’est ce qu’on pourrait apporter par rapport à notre vécu, notre expérience, notre volonté. Nous avons articulé cela autour de 4 points : premièrement accompagner les parents français de l’étranger pour l’éducation de leurs enfants dans les établissements français et l’obtention des bourses scolaires et aides sociales. Deuxièmement conseiller dans le domaine de l’emploi, de l’orientation professionnelle et de la création d’entreprise, qui est la préoccupation numéro un des Français qui résident et viennent s’installer ici. Le secteur du conseil est le point fort de notre liste, nous sommes beaucoup d’entrepreneurs, de professeurs et de formateurs. Troisièmement orienter nos compatriotes dans toutes leurs démarches administratives, tant auprès des organismes locaux, qu’auprès du Consulat. Et enfin le dernier point, puisqu’on y arrive tous et c’est vrai que l’Espagne est un pays très agréable à vivre, ce sont les questions de retraites, où nous devrons aider nos compatriotes.

Quels moyens devraient être les vôtres pour mettre en œuvre ces points de réflexion ?
En fait, ces élections sont nouvelles, et nous ne savons précisément quels vont être les moyens économiques et humains pour réaliser nos actions. Par contre ce que nous savons, c’est qu’il y aura un minimum de deux réunions de Conseil consulaire, ce qui me paraît beaucoup trop peu. Et je pense qu’une des premières actions sera de s’entretenir avec le Consul de France à Barcelone pour demander l’organisation de plus de réunions, et de plus d’échanges.

Pouvez-vous me définir les différents enjeux des Français d’Aragon, des Baléares et de Catalogne ?
Nous avons construits nos propositions en réponse à ces enjeux-là, que nous connaissons très bien, vu qu’en moyenne les gens de notre liste vivent en Espagne depuis 15 à 20 ans.

Que pensez-vous des modalités de vote pour ce scrutin ?
Pour la deuxième fois, le vote électronique va être permis, il l’avait déjà été aux précédentes élections législatives. Je pense que c’est une très bonne chose, compte tenu de l’immensité de la circonscription et aussi du faible taux de participation, c’est aussi une manière d’augmenter la participation de manière très démocratique, d’ailleurs ce n’est pas un hasard si 50% des Français de l’étranger s’expriment de cette manière.

Et de la suppression du vote par correspondance ?
Il y a un phénomène de substitution. Le vote par correspondance avait finalement un coût important pour le Consulat pour envoyer les bulletins de vote, les professions de foi, c’était aussi un coût pour les personnes qui votaient. Le vote par Internet supprime ces coûts. C’est une évolution logique, mais néanmoins il faudra aller auprès des électeurs qui n’ont pas Internet pour les informer et les aider à se rendre aux urnes. Sinon il y a toujours le vote par procuration qui existe de façon de ne pas oublier les personnes qui un peu plus âgées, isolées qui ont des choses à dire et ont le droit et le devoir de voter pour ses élections.